Tu
sors de la ville, le volant à droite. Tu distingues des toits de
tuiles bleues au milieu des montagnes poilues. Partout des pins, des
hortensias, des néfliers, des bambous et la brume.
Tu entends les
oiseaux qui ne chantent pas comme les tiens. Plutôt lounge techno.
Tu sens des odeurs de verveine, tu t'endors presque.
Il
fait un grand geste brusque. Le filet blanc s'abat sur celui qui
semblait plus grand qu'une chauve souris. Tu retiens ton souffle, les
oiseaux techno se taisent. Manqué. Il se tourne vers toi et te
sourit, t'offre une chaîne de mots sûrement polis et sympathiques.
Mais comme d'habitude, tu en comprends un sur quinze. Tu souris
alors, avec un seul coin de la bouche, à cette étrange image.
Tu
scrutes la mer. Il fouille les buissons. Il en a eu un. Petit et
jaune. Ses mains gantées le cueillent délicatement dans le filet le
blanc. Il l'applatit dans un papier qu'il plie en triangle et qu'il
range dans une sacoche de cuir triangulaire attachée à sa taille.
Tu imagines sa collection.
En fait, il te disait : mmmmh, je vais le déguster en apéro avec un soupçon de shoyu, cru parce que c'est encore meilleur quand ça essaye de s'échapper de la bouche (sans déc, ils sont pas gores, des fois, les Japonais, avec la nourriture ?).
RépondreSupprimer(Sinon, tout le monde se moque de moi parce que je dis que je me remettrai au vélo quand j'aurai trouvé un tricycle pour adultes comme en Hollande -- ben je vois qu'il n'y a qu'en France que ça semble ridicule !)