Les policiers parlent dans les
hygiaphones, indiquent des sorties, organisent des files. Tu piétines
un peu derrière toutes ces jeunes filles en yukatas fleuris. Leurs
sandales de bois claquent les escaliers du métro. On t'avait dit de
ne pas y aller. Que ce n'était pas sérieux, que tu serais beaucoup
trop entouré. 450 000 personnes. Et encore, on ne t'avait pas
prévenu pour les noeuds encombrants des yukatas. Tu ne t'étonnes
plus devant la fluidité de la foule. Qui aurait l'idée de pousser?
Tu trouves une place en retrait, une place d'où l'on voit bien quand
même. Tu ne pouvais pas manquer ça. Tu voulais le goûter, ce feu
d'artifice. Sans odeur de saucisse, tu croyais que ça n'existait
pas. Une heure et demi de fleurs de feux. Un feu d'artifice où l'on
s'ennuie un peu au milieu, tu croyais que ça n'existait pas. D'où
tu es, tu observes les yukatas trottinant tranquillement vers
l'entrée du parc. Un flot incessant, alors que ça pétarade depuis
vingt minutes déjà. Tu les regardes continuer à entrer. Les
derniers entrent encore que les premiers commencent à sortir. Il
reste encore une demi-heure de Oh! rouges, de Ah! bleus et de Regarde!
verts solennels à déclamer. Tu les observes regagner aussi tranquillement le
métro. Tu penses à Yuki qui t'expliquait la blancheur des
Japonaises, quand tu lui décodais le bronzage des Françaises : "Les
occidentaux profitent du moment présent. Nous, nous anticipons, nous
nous préoccupons trop du futur." Ils anticipent le cancer et
les métros bondés. Ils seront tranquille. Tu te demandes ce que ça
fait, quand même, de tourner le dos à un feu d'artifice. De marcher
à l'opposé du bouquet final.
jeudi 1 août 2013
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